Alors que les usages de l’IA générative se stabilisent, une nouvelle étape technologique émerge : l’intelligence artificielle agentique. Cette évolution, considérée comme la prolongation naturelle de l’IA générative, marque un changement de paradigme dans le secteur de l’assurance.
De l’IA qui assiste à l’IA qui agit
L’IA agentique ne se limite plus à produire du contenu en réponse à une requête, comme le fait l’IA générative. Elle exécute des tâches de manière autonome, avec peu ou pas d’intervention humaine. « L’IA agentique est un véritable game changer : elle transforme nos modèles opérationnels et nos modes de collaboration », explique Chafika Chettaoui, Chief Data Officer d’Axa France, qui compare cette évolution à l’impact de la robotique sur le travail humain. L’objectif reste toutefois de compléter l’action des collaborateurs, en les libérant des tâches répétitives pour qu’ils se concentrent sur des missions à forte valeur ajoutée.
Des cas d’usage concrets en assurance
Chez Allianz France, l’IA agentique va enrichir les outils existants. « Nous lancerons fin 2025 Ask Pitch, capable de générer en un clic un pitch personnalisé pour chaque client à contacter », annonce René Harig, directeur digital et expérience client. Cette technologie promet aussi des avancées dans la gestion des sinistres, la lutte contre la fraude, l’évaluation des risques et la tarification. Allianz prévoit par exemple un projet en 2026 pour automatiser le suivi des sinistres, un processus aujourd’hui complexe et source d’erreurs.
Une IA qui interagit avec son environnement
Contrairement à l’IA générative classique, souvent isolée, l’IA agentique interagit avec des systèmes et des ressources externes pour accomplir ses missions. Certains experts voient déjà dans les outils grand public qui lancent des recherches web pour affiner leurs réponses une forme primitive d’IA agentique.
Des prérequis indispensables : data et digitalisation
Pour déployer l’IA agentique à grande échelle, la structuration des données et la digitalisation des parcours clients sont essentielles. « Sans data, pas d’IA », rappelle Chafika Chettaoui. Cette exigence renforce l’importance des projets de transformation numérique dans l’assurance.
Quel impact sur l’emploi ?
L’autonomie croissante des outils d’IA suscite des inquiétudes sur l’avenir des postes. Si des vagues de licenciements ont accompagné l’IA générative dans certains secteurs, la situation semble différente en assurance. « Le secteur manque de ressources, notamment en gestion de sinistres. L’IA agentique peut au contraire pallier ce déficit et rendre le métier plus attractif », estime Alain Nohra, manager régional Europe/EMEA chez Guidewire.