À l’échelle mondiale, plus de la moitié des entreprises présentes dans les portefeuilles d’investissement sont fortement exposées à des aléas climatiques sévères, tels que vagues de chaleur, sécheresses ou incendies.
Ce risque physique lié au changement climatique affecte déjà la valeur des actifs, mais reste largement sous-estimé et peu intégré dans les stratégies de gestion des risques des entreprises et des investisseurs institutionnels.
Un rapport conjoint de Swiss Re Risk Data Solutions et MSCI analyse plus de 11 000 sociétés et 500 000 actifs physiques appartenant à 18 grands propriétaires d’actifs (4 000 milliards $ sous gestion). Il révèle que 55 % des entreprises étudiées sont exposées à des risques climatiques majeurs, et qu’un quart de la valeur totale des actions se situe dans des zones à risque élevé (score ≥ 9/10 selon MSCI). De plus, 89 % des actifs subissent plusieurs aléas simultanés, ce qui accroît la probabilité de perturbations. Pourtant, seules 16 % des entreprises intègrent formellement ces risques dans leur stratégie.
La vulnérabilité est amplifiée par la complexité des chaînes d’approvisionnement mondiales : en moyenne, la moitié des activités des sociétés se déroule hors du pays d’origine. Le risque d’interruption d’activité est estimé 14 fois supérieur au risque de dommages directs aux actifs. Pour les investisseurs, ce risque est majeur : les pertes potentielles liées aux perturbations logistiques et à la baisse de production pourraient atteindre 1 070 milliards $, contre 76 milliards pour les dommages matériels.
L’étude souligne aussi des disparités entre portefeuilles (14 % à 61 % d’actifs exposés). Près de 90 % des actifs font face à au moins deux risques climatiques intenses. Parmi les menaces les plus lourdes : vagues de chaleur et précipitations extrêmes, entraînant des pertes annuelles moyennes de 2,2 % et 1,1 % du chiffre d’affaires pour les entreprises les plus touchées.
