En France, l’épargne responsable peine toujours à séduire les investisseurs. En 2025, moins d’un Français sur cinq détient un produit ISR, un chiffre qui reste stable mais qui reflète un recul de l’intérêt chez les épargnants les plus aisés. Seul un tiers de la population s’est vu proposer ce type de placement au cours de l’année.
Le dernier baromètre OpinionWay pour la Banque Postale et Cashbee confirme ce manque d’engouement. « La progression de l’ISR perd en dynamisme, en particulier chez la clientèle patrimoniale », résume Philippe Aurain, directeur des études économiques de la Banque Postale.
Les épargnants français privilégient avant tout la sécurité (72 %) et la rentabilité (62 %) lorsqu’ils choisissent un placement. L’aspect responsable reste secondaire, d’autant plus chez les investisseurs fortunés, dont l’intérêt pour les critères ESG a reculé de 7 points en un an.
Malgré tout, la part de détenteurs de produits ISR se maintient à 19 % en 2025, en hausse modérée par rapport à 2021 (16 %). Mais ces produits souffrent encore d’une image de complexité et d’opacité, notamment sur la question du rendement comparé aux placements traditionnels. L’assurance vie apparaît comme le support privilégié pour investir en ISR, devant le PEA et le compte-titres.
Le frein principal reste le manque de pédagogie : seuls 18 % des Français déclarent connaître l’ISR, même si ce taux grimpe à 34 % chez les ménages disposant d’un patrimoine financier supérieur à 150 000 euros. De plus, seule une personne sur trois affirme s’être vu proposer un produit ISR en 2025. Pourtant, 58 % se disent prêts à recevoir plus d’explications de la part de leur conseiller. La diffusion de ces placements reste donc un chantier en construction.
